Atelier Cinéma, 8ème rencontre

Regarder le film : réalisé par les enfants du campement de Ginestous/ Réalisatrice intervenante Elsa Deshors/ montage Elsa Deshors / traducteur Christian Lichiardopol.

 

 

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Photo Elsa Deshors

 

Photo Elsa Deshors
–>Article : De la boue et de la bonne humeur

Le bruit du souffle

L’œil attentif

Le regard de l’enfant va de la caméra vers la personne filmée.

Il hésite sur la durée du plan, le moment où il doit couper.

Ses mains immobiles cadrent.

Moment rare de silence où les corps s’arrêtent, comme les quelques secondes où un sujet pose pour une photo. Statues éphémères. Sur ce tournage documentaire, seuls le réalisateur et son équipe s’arrêtent, contrôlant leurs mouvement dans la tension pour ne pas déranger les gestes du quotidien des parents. Emotions, fixation, contrôle de soi. Echanges discrets entre ces deux mondes, celui de la réalité et celui de l’image. Entre deux temps aussi, celui de l’immédiateté et celui qui durera, matière, souvenirs suspendus dans l’air.

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Rencontre autour d’un documentaire, la vraie vie, les vrais gens. Eux, nous, tous différents, tous humains. Ils regardent le film du réalisateur franco-brésilien « Puisque nous sommes nés » de Jean Pierre Duret et Andréa Santana. Un film sur deux gamins de misère, celle qui fait naître va-nu-pieds dans une famille sans le sou. Ils traînent à la station service du coin pour glaner quelques victuailles.

Les gamins Rroms voient la boue du bidonville brésilien et s’écrient « C’est chez nous! ».

Les parents entrent dans la caravane et s’intéressent au documentaire. La séquence qui les choque le plus est celle du camion citerne : les familles brésiliennes doivent remplir leurs bidons d’eau au robinet du camion citerne qui passe une fois par jour. Il n’y en a pas assez pour tout le monde et certaines familles se retrouvent sans eau à la fin de la distribution. Les familles Rroms sont choquées et plaignent ces gens dans une misère plus noire que la leur. Pourtant, il n’y a pas d’eau non plus sur le campement de Ginestous, ni toilettes, ni douches… De la boue et de la bonne humeur. Quand les adultes commencent à discuter avec nous en plein atelier vidéo, il est impossible de leur couper la parole. Christian n’a pas le temps de traduire et je me mets du côté des enfants en attendant que ça passe.

Emmanuelle s’occupent du campement bénévolement, en plus de son travail d’éducatrice. Elle annonce une bonne nouvelle : les enfants vont être scolarisés. Ils seront répartis dans des écoles dans des classes « normales » car il n’y a plus de places dans les classes spéciales pour les nouveaux arrivants. Cela va être dur pour eux de suivre des leçons en français et de s’adapter au rythme scolaire après un an au campement. Mais, j’ai confiance en eux.

Cela annonce aussi la fin des ateliers de cinéma. Plus que quelques cours, il faut en profiter. Noua allons montrer les films réalisés par les enfants rroms au festival « Welcome in Tsigania » à Auch du 19 au 21 avril. Nous prévoyons aussi une projection en plein air sur le campement de Ginestous en juin pour faire la fête tous ensemble.

Regarder le diaporama en cliquant sur l’image. Photos Elsa Deshors.

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