Pour finir le projet, un échange filmique et estival a eu lieu au mois de juillet entre des jeunes de la ville de Foix, bénévoles au festival de film Résistances, et les enfants de Ginestous… Et voici quelques clichés de cette expérience.
Enfin, pour écouter un documentaire sonore réalisé pendant le projet :
Avec : les textes du blog, les sons de l’atelier, des entrevues avec les habitants, Geneviève de Médecin du monde, Christian de la Ligue de droit de l’homme etc…
Réalisation : Elsa Deshors, Interprète : Christian Lichiardopol, Prise de son additionnelle : Gwladys Déprez et Sulivan Meneau. Musique : Djelem djelem d’Esma Redzepova, naci en el alamo B.O de Vengo de Tony Gatlif etc…
La projection des courts-métrages des enfants aura lieu le 30 juin !En attendant le programme, nous vous proposons un court-métrage documentaire réalisé en mai : « En allant à l’école » par Elsa Deshors.
Pour cette première fois à l’école, nous n’avons pas pu filmer au sein de l’établissement où l’image des enfants est protégée. Mais pour ceux qui ont assisté à ce moment, ce fut très joyeux ! Les parents regardaient fièrement leurs enfants alors que ces derniers répétaient le nom de leur maîtresse pour l’apprendre par cœur ! Ils se serraient contre nous comme pour se pincer et se dire « c’est bien réel ».
Depuis, ils s’améliorent de jour en jour en français. Au mois de mai, c’était un peu compliqué pour les parents de comprendre le rythme de l’école avec les ponts et les vacances… Les cahiers d’écoliers servent aussi à certains parents pressés d’apprendre le français.
Nous vous invitons à rencontrer les habitants de Ginestous, venez voir les films des enfants diffusés en plein air avant le film « Gadjo Dilo »
Cet événement est proposé par toutes les personnes qui fréquentent le site de Ginestous, et les familles qui ont très envie de faire la fête et de rencontrer de nouvelles personnes!
Merci à tous ceux qui ont soutenu le projet.
Le Bleu bleu est situé en face de l’endroit où vivent les familles, (S’il pleut, regardez le site pour l’endroit de repli)
Cet atelier propose aux enfants de créer une carte postale vidéo à l’attention de la personne de leur choix. De plus en plus, nous pouvons nous isoler avec un enfant seul à seul pour lui permettre de se concentrer et de faire des choix plus personnels. Pendant ce temps, les autres dessinent sur une table improvisée dans un champ. Alin filme avec plaisir ces grands parents et quand on lui demande à qui s’adresse ce film, il répond : à mes grands parents ! Les autres enfants écrivent tous à leur grand-mère restée en Roumanie. Ils répètent en boucle « Je t’aime Grand-mère ».
Grand événement, nous avons accompagné les enfants à l’école pour rencontrer le directeur. Nous avons visité les classes et appris le nom de leur professeur. Leurs yeux pétillaient de joie et ils ne cessaient de nous faire des calins. Sur le chemin, ils chantaient « L’ école, école ! ».C’est émouvant. Ensuite, de retour aux caravanes, nous avons mangé au moins trois assiettes chacun d’un délicieux plat et bu des verres de coca jusqu’au moment où vraiment on en pouvait plus. Les parents ont tout de suite fait traduire la liste du matériel scolaire à Christian pour être sur d’avoir tout ce qu’il faut.
C’est donc le dernier atelier que nous ferons ensemble, maintenant les enfants iront à l’école plutôt que de rester chez eux. Enfin.
Nous serons présents au festival « Welcome in Tsiganie » à Auch du 19 au 21 avril 2013 : Pendant toute la durée du festival vous pourrez voir les films des enfants à l’espace projection du village associatif ainsi qu’une exposition de photos.
Le samedi après-midi, nous animerons un atelier découverte du cinéma pour les enfants. Les enfants du campement de Ginestous viendront le dimanche après-midi pour profiter du festival et partager leur expérience.
Regarder le film : réalisé par les enfants du campement de Ginestous/ Réalisatrice intervenante Elsa Deshors/ montage Elsa Deshors / traducteur Christian Lichiardopol.
Photo Elsa Deshors
Photo Elsa Deshors
–>Article : De la boue et de la bonne humeur
Le bruit du souffle
L’œil attentif
Le regard de l’enfant va de la caméra vers la personne filmée.
Il hésite sur la durée du plan, le moment où il doit couper.
Ses mains immobiles cadrent.
Moment rare de silence où les corps s’arrêtent, comme les quelques secondes où un sujet pose pour une photo. Statues éphémères. Sur ce tournage documentaire, seuls le réalisateur et son équipe s’arrêtent, contrôlant leurs mouvement dans la tension pour ne pas déranger les gestes du quotidien des parents. Emotions, fixation, contrôle de soi. Echanges discrets entre ces deux mondes, celui de la réalité et celui de l’image. Entre deux temps aussi, celui de l’immédiateté et celui qui durera, matière, souvenirs suspendus dans l’air.
Rencontre autour d’un documentaire, la vraie vie, les vrais gens. Eux, nous, tous différents, tous humains. Ils regardent le film du réalisateur franco-brésilien « Puisque nous sommes nés » de Jean Pierre Duret et Andréa Santana. Un film sur deux gamins de misère, celle qui fait naître va-nu-pieds dans une famille sans le sou. Ils traînent à la station service du coin pour glaner quelques victuailles.
Les gamins Rroms voient la boue du bidonville brésilien et s’écrient « C’est chez nous! ».
Les parents entrent dans la caravane et s’intéressent au documentaire. La séquence qui les choque le plus est celle du camion citerne : les familles brésiliennes doivent remplir leurs bidons d’eau au robinet du camion citerne qui passe une fois par jour. Il n’y en a pas assez pour tout le monde et certaines familles se retrouvent sans eau à la fin de la distribution. Les familles Rroms sont choquées et plaignent ces gens dans une misère plus noire que la leur. Pourtant, il n’y a pas d’eau non plus sur le campement de Ginestous, ni toilettes, ni douches… De la boue et de la bonne humeur. Quand les adultes commencent à discuter avec nous en plein atelier vidéo, il est impossible de leur couper la parole. Christian n’a pas le temps de traduire et je me mets du côté des enfants en attendant que ça passe.
Emmanuelle s’occupent du campement bénévolement, en plus de son travail d’éducatrice. Elle annonce une bonne nouvelle : les enfants vont être scolarisés. Ils seront répartis dans des écoles dans des classes « normales » car il n’y a plus de places dans les classes spéciales pour les nouveaux arrivants. Cela va être dur pour eux de suivre des leçons en français et de s’adapter au rythme scolaire après un an au campement. Mais, j’ai confiance en eux.
Cela annonce aussi la fin des ateliers de cinéma. Plus que quelques cours, il faut en profiter. Noua allons montrer les films réalisés par les enfants rroms au festival « Welcome in Tsigania » à Auch du 19 au 21 avril. Nous prévoyons aussi une projection en plein air sur le campement de Ginestous en juin pour faire la fête tous ensemble.
Regarder le diaporama en cliquant sur l’image. Photos Elsa Deshors.
réalisé par les enfants du campement de Ginestous/ Réalisatrice intervenante Elsa Deshors/ montage Elsa Deshors / traducteur Christian Lichiardopol.
7èmz atelier, le court-métrage.
Nous proposons aux enfants de mettre en scène leur jeux,leurs rencontres et leurs amitiés au sein du campement . Pendant les préparations du tournage, deux enfants du groupe se battent sans cesse et nous empêchent de mener à bien l’atelier. Nous discutons avec les parents de ces soucis. En fait, la discorde vient des adultes. Chaque famille défend son enfant et accuse les autres d’être trop différents. Ces deux familles ne vivent pas dans le même cercle de caravane. Nous ne savons pas d’où vient cette rivalité. Nous n’arriverons à rien aujourd’hui. L’atelier se finit plus tôt que prévu. Deux petits films ont été tourné. Christian et moi rentrons têtes baissées, un peu tristes et surtout impuissants.
Ginestous en tournage 